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Cet Invest 98L a été particulièrement pénible à lire et à anticiper jusqu’à maintenant. D’abord plusieurs “centres”, puis un trajectoire rectiligne vers l’ouest, puis un fusion des 2 perturbations proches … bref elle a fait suer les modèles et les prévisionnistes ces 72 dernières heures. Ce n’est certes pas terminé, mais les choses semblent bien plus claires ce soir.
Au niveau de l’environnement, le cisaillement est toujours au dessus de 15N et ne l’affecte pas encore vraiment. Par contre si elle est sur une tendance de déplacement plus NW elle pourrait y être confronté assez rapidement. Et compte tenu de son organisation encore un peu aléatoire ses chances d’y résister serait assez faibles.
Il y a toujours pas mal d’air sec et de sable à son nord mais on voit bien sur l’image ci-contre que la convection profonde s’est intercalée et qu’elle protège donc pas mal le centre.
Au final, comme souvent, c’est sa trajectoire qui déterminera globalement l’évolution de son intensité. Si il remonte assez rapidement vers le nord (hypothèse de l’ECMWF) elle aura du mal avec le cisaillement, si elle continue WNW (hypothèse de l’HWRF) elle pourra se renforcer en tempête sur la moitié nord de l’arc avec les conditions favorables, et si c’est un peu entre les 2 (hypothèse du GFS) ça pourrait passer sur l’extrême nord de l’arc en dépression.
Il y a encore 3 hypothèses mais elles sont plus claires et plus lisibles que le brouillard de ces 48 dernières heures.
Même si on y voit bien plus clair, il est encore difficile d’évaluer le risque réel pour le nord de l’arc antillais. Entre l’hypothèse la plus favorable de l’ECMWF et la moins favorable de l’HWRF, c’est un grand écart important. Comme entre une onde perdue bien au nord de l’arc et une tempête robuste au niveau de Saint-Kitts. Mais au moins pour ceux qui sont concernés comme les plaisanciers, il y a désormais un choix clair qui se présente et il va leur falloir le faire. L’ECMWF s’est montré très pertinent depuis le début de la saison, l’HWRF est plutôt fantasque et très agressif sur ses prévisions, mais sur une courte échéance et une petite zone c’est un de ceux qui lit le mieux les renforcements rapides. Et entre les 2, on a le GFS qui se trompe rarement beaucoup mais est un peu moins fiable que l’ECMWF depuis déjà pas mal de temps dans les situations un peu complexe.
Crédits images ; Tropical Tidbits, NHC/Noaa, UW-CIMSS
